mercredi 6 janvier 2016

2015 AVEC SES HAUTS ET SES BAS....


…Si cela était vrai, 
les tempêtes seraient miséricordieuses, 
et les vagues salées s’adouciraient pour aimer…
                                                      Shakespeare

L'année 2015 a bien commencé
Nous étions en Bretagne et j'ai eu la joie de pouvoir faire venir maman passer Noël et le Nouvel An avec nous, malgré sa difficulté à se déplacer, aussi un fauteuil roulant avait été mis a ma disposition.
Que du bonheur
9 janvier = que du bonheur  
en ce jour où papa aurait eu 95 ans, maman recevait une nouvelle décoration, la médaille de vermeil du Souvenir Français et allait faire partie de la promotion du 11 novembre pour être chevalier de la Légion d'Honneur...
La veille, le 8 janvier,  l'horreur : l'attentat de Charlie Hebdo
Le dimanche qui suit je regarde dans la chambre de maman à la télévision la marche de recueillement en direct avec beaucoup d'émotion
Le 19 janvier nous rentrons en Martinique où  nous attend sagement notre "Afrodite" à son corps mort - récupération  du décalage horaire - mais quand même je me traîne un peu plus que d'habitude --> visite au toubib = diagnostic = Chickungunya !  Donc du repos, du paracétamol et on attend que ça passe !
9 mars = tragédie :      disparition de Florence Artaud 
Florence a rejoint les plus grands mais aussi tous ceux qui ont les mers et les océans dans le cœur, dans le plaisir et dans la peine. Nous ne l'oublierons pas.( Florence Arthaud )
Mars/Avril : Remontée de la Martinique, croisière à Marie Galante (où nous découvrons l'invasion et la prolifération des sargasses(voir:4), puis Antigua, Barbuda et Saint-Martin
Saint Martin pour Pâques + puces nautiques
Descente depuis les iles du Nord jusqu'en Martinique en passant par Tintamarre / la Fourche / Barbuda
 puis l'archipel des Saintes et poursuite vers la Martinique avec escales à  Saint-Pierre, Fort-de-France en baie des Flamands, puis grande Anse, le Marin

Préparatifs pour l'été et départ le 5 juillet avec cap sur les iles du Venezuela

Bientôt l'été et la saison cyclonique aux Antilles : une solution ! partir passer la saison aux iles du Venezuela, la Blanquilla, entrée et formalités à Gran Roque la capitale de l'archipel des Roques, puis Pffft, tranquilles au Avès...

Juillet = croisière aux iles du Venezuela  avec escale à la Blanquilla, puis formalités à Gran Roque et notre paradis dans les lagons des Avès de Barlovento











A partir du  21 juillet les mails reçus à bord via Sailmail m'annoncent que l'état de santé de maman devient préoccupant et qu'il serait bon que l'on prenne nos dispositions...........................

Adieu aux Avès et cap à l'ouest sur l'ile de Bonaire où nous savons qu'il y a un aéroport international - prise d'un corps-mort devant la ville, débarquement à terre pour les formalités, le change, prendre des billets d'avion...........
Hélas hélas, maman décèdera main dans la main
Direction " là-haut "...

20-25 juillet = le deuil arrive, avec les larmes et  le chagrin 
   mon blog est provisoirement interrompu en raison du décès de ma chère maman


Août
Jean revient le 1er Aout et moi le 7
Le départ se fait dès le lendemain et nous rejoignons les Avès de Sotavento où nos amis ont tenu à nous attendre pour m'embrasser avant de poursuivre leur route vers l'Ouest
Merci aux Baloo, SeaYouSoon et Karkaila, merci de votre amitié en ces jours de grande peine....
Nous nous "posons" un mois aux Aves de Barlovento

Septembre : Remontée au près pour regagner la Martinique car il nous faut retourner en Bretagne pour régler a succession maternelle...
Octobre-Novembre
Nous passons donc deux mois à Ploumanac'h
 

Décembre : nous rentrons en Martinique et suivons de loin en loin la mascarade de la COP21 et des Régionales.
puis c'est le Nautic 2015  et son effervescence habituelle   
samedi  la remise du BIP par Gérard d’Aboville au maire de Perros, Erven Léon

Nautic2015-1 Nautic2015-2 Nautic2015-3 Nautic2015-4 Nautic2015-5
 
Noël à Ste Anne
Idem 31  








   et voilà, l'année 2015 s'achève...... 

 Pour moi après une année de souffrance, que 2016 soit l'année de l'Espérance...

HOMMAGE
Croix de Combattant volontaire de la Résistance
   Médaille de vermeil du Souvenir français
   Croix du combattant 39-45
   Croix du combattant –agrafe Libération
   Médailles d’argent du Djebel
   Médaille de vermeil du Souvenir Français


Ma chère maman a rejoint son cher mari le Colonel Jolivet, officier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite et ses chers enfants Marianick (+ 1951) et Louis-Joël (+1988)
ci-dessous, mon hommage personnel à maman prononcé lors de sa célébration d'A DIEU le jeudi 30 juillet 2015
  
 "Maman,

   Merci tout d'abord pour ce soleil magnifique qui allège un peu ma peine aujourd'hui

 Nous voici rassemblés aujourd’hui pour évoquer cette grande dame que tu étais, une grande figure de la vie patriotique locale aussi.

   Elevée dans une famille aimante, aînée de deux frères, maman passe trois années de 1936 à 1939 de scolarité aux Cotill’s à Guernesey, d’où le prénom qu’elle m’a choisi plus tard car c'était celui de sa meilleure amie…

L’été 1939 elle revient au pays et pas question de retourner dans son cher collège, la guerre est là, et elle poursuit ses études à Lézardrieux. 

En juin 1940, elle n’a encore que quinze ans, et son père, le commandant Fernand Mudès, pacha du Chateauroux, regagne Londres pour se mettre à la disposition de celui qui est devenu le Général de Gaulle. Commencent alors pour toute la famille qui demeure à Bégard les angoisses de l’Occupation, surtout que deux chambres sont réquisitionnées à la villa familiale pour un officier allemand et son aide de camp – Inutile de dire que la cohabitation est très pénible, surtout pour une mère ayant en charge sa propre mère veuve de 14-18 et trois enfants de 15, 10 et 5 ans

   Marie Thérèse a alors l’idée de passer le brevet de secouriste à la Croix Rouge, ce qui lui sert surtout à porter le fameux brassard rouge et blanc, sésame des barrages allemands de la Bretagne occupée. Tout naturellement elle pousse encore plus loin son patriotisme déjà chevillé au corps et à l’âme pour intégrer un réseau maquisard sous les ordres de François Tassel, alias « commandant Gilbert) – que j’ai pu joindre au téléphone et qui était bouleversé du départ de sa chère Mythé, le nom qu’avait pris maman pendant la Résistance – Entre divers transports de messages, cachés dans sa pompe à vélo ou les poignées de sa bicyclette bleue ( si, si) ou encore dans ses bottes, et elle prend une part de plus en plus active , transportant parfois des armes et sachant manier une grenade, au cas où…

   Mais le bonheur arrive enfin à nouveau : 1945 = son papa revient, auréolé de son séjour londonien et après  un épique transport de convoyage du Trésor de la Banque de France mis en sûreté en Martinique, puis c’est la connaissance de son futur mari, Louis,  lors de la Fête-Dieu 1945 et qui revient lui de cinq années de captivité en Allemagne en Prusse orientale (NurembergXIII d’abord puis IVD à Zeithain) – Elle lui déclare : « Comme vous avez dû souffrir » - Trois mois plus tard ils se marient, et, ironie du sort, papa est affecté en Allemagne au titre de l’armée française d’occupation cette fois-ci !

   Ensuite ce sont cinq années en Algérie, au Sahara, à Ouargla, une oasis très au sud, où la vie décalée des « ex-pats » les entraîne dans l’éblouissement de la découverte du désert genre Lawrence d'Arabie. Mon frère et ma sœur y naissent.

   Suivront ensuite différentes villes de garnison = Brest, Rennes, Metz et enfin Paris, où, commençant mes études universitaires en Sorbonne au début des années 70 maman s’inscrit également à mes côtés, en auditeur libre et se passionne pour les cours du professeur Thierry-Monnier sur « La Queste du Graal » de Chrestien de Troyes.

   1976 sonne l’heure de la retraite et c’est direction Ploumanac’h où ils ont fait construire la villa familiale - c’est alors une vie associative active  qui commence pour eux deux , intégrant les associations locales, militaires et patriotiques, activités que poursuivra maman même après le décès de son cher époux en 1999 –

   OUI c’est une vie riche, en voyages, en découvertes, en amitiés…

   C’est dans cette énergie qu’elle a toujours montrée que je peux puiser aujourd’hui pour faire face à sa disparition et au vide immense qui s’est installé en moi.

   Combien de fois, depuis quelques jours, me suis-je dit, « tiens, il faudrait que j’en parle à maman », « tiens, c’est un livre ou une émission qui lui plairait… »

   Cette énergie extraordinaire qui l’a animée tout au long de son existence et qui - même dans la maladie - ne l’a pas quittée, est à présent un trésor pour moi.

   La multitude des souvenirs qui s’entrechoquent dans ma tête est la preuve à la fois de l’importance qu’elle avait dans ma vie et de la richesse de ce qu’elle m’a apporté. Aujourd’hui Maman, je veux que de là-haut, tu saches comme tu  m’as rendue heureuse grâce à toute cette joie communicative qui émanait de toi.

   Quand on est un bébé, c'est maman qui nous nourrit, qui nous cajole, nous lave et nous apprend la vie.
La nuit quand on pleure, elle vient nous réconforter, et bercé par sa douceur, on s'endort calmé.

   Quand on devient enfant, on l'appelle "maman", elle s'occupe de nous toujours aussi gentiment que possible. Quand on devient adolescent, elle devient la mère, et c'est souvent qu'on la fait se mettre en colère. Mais malgré cela, elle est toujours présente pour nous,
Car cette maman là, vraiment, elle nous aime beaucoup.

   Quand on est plus grand, elle est notre confidente, et son acuité reste des plus saisissantes. Puis vient le jour où l'on part pour vivre sa vie,
Où le travail d'une existence a abouti.

   Quand on devient adulte, on repense à ce temps, où cette femme belle et élégante, s'occupait si bien de nous. Oui, qu'il faisait bon vivre à la maison, maman,
Et c'est vraiment bien peu dire, combien je t' aime beaucoup.

   Merci pour cet amour que tu m’as donné,
Merci pour cette maman que tu as été.

   Cette voix si douce et jamais plaintive restera pour toujours dans mon cœur

   « sois heureuse ma chérie » me répétait-elle.

   Si je le suis, Maman, c’est grâce au bagage empreint de tendresse, d’amour et de fierté que tu m’as transmis depuis ma naissance et sans jamais flancher.

   Toute ma tendresse

   Et… « au revoir là-haut »  où une nouvelle étoile brille maintenant au firmament céleste...




    

  





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